L’affaire Oasis: l’évolution de la pratique du droit

Si vous étiez au Québec dans la dernière semaine et que vous avez soit une télévision, un ordinateur, un téléphone, une radio ou un fax, vous avez probablement entendu parler de l’affaire Oasis.

Je ne raconterai pas ici l’affaire en long et en large puisque d’autres l’ont déjà fait mieux que moi (notamment ici, ici et ici). En bref, Lassonde voulait empêcher une petite entreprise d’usurper sa marque de commerce. La cour supérieure a rejeté l’action et condamné Lassonde à verser des frais pour honoraires extrajudiciaires, en plus de dommages punitifs. Suite à un appel sur les frais et dommages punitifs duquel Lassonde sort victorieuse, un article paraît sur le sujet dans La Presse. S’ensuit une véritable révolte sur les réseaux sociaux, qui entraîne la capitulation de Lassonde et les emmène à payer un montant (non précisé) à la propriétaire d’Olivia’s Oasis.

Donc, une équipe de juristes obtient raison en appel, mais le coup encaissé par l’image de la marque du client est bien plus important en bout de ligne que l’issue du litige. En fait, l’aspect juridique prend carrément le bord dans l’évaluation du gagnant dans cette histoire.

Cette affaire soulève plusieurs questions, notamment: l’évolution d’une situation dans les médias sociaux doit-elle être suivie par les juristes (ou un membre de leurs équipes) afin de mieux conseiller leurs clients? Dans ce cas-ci, ça n’aurait peut-être rien donné.

Aurait-il été utile de consulter des données sur le type de dossier qui peut entraîner ce type de mécontentement en ligne? Ça aurait pu aider, mais les médias sociaux étant un phénomène relativement nouveau, il est encore difficile de prévoir quelles répercussions peuvent avoir ces causes problématiques. Une chose est certaine: les cabinets canadiens ne sont pas présentement équipés pour garder une oreille au sol (en ligne) afin de savoir tout ce qui se dit sur chacun de leurs dossiers…

À mon avis, voilà une raison de plus qui milite pour une augmentation du nombre de gestionnaires dans les groupes de pratique.