Les bureaux d’avocats 3.0

Un article paru dans le Legal Post la semaine dernière a retenu mon attention cette semaine. On y parle d’un cabinet nouveau genre, dont on méprendrait les locaux à aire ouverte pour ceux d’une entreprise technologique et où bureaux côtoient tables de Air Hockey. Un de ces cabinets se trouve à Toronto et il semblerait que les affaires vont bien, si on se fie à l’augmentation du chiffre d’affaires de 1.1 M à 4.4M en de 2005 à 2011.

La multiplication de ces cabinets est-elle inévitable? Est-ce qu’il s’agit de la solution pour permettre à la génération Y de se sentir à son aise dans son milieu de travail? Est-ce que Stikeman Elliott installera une table de ping-pong dans la réception en 2013? Je me risque à dire que la réponse à la dernière question est non.

Force est d’admettre que les X et les boomers qui occupent les postes de haute direction dans la plupart des cabinets se posent de sérieuses questions sur la manière de garder intéressée une génération qui est si différente des leurs.

De nos jours, l’argent n’est plus nécessairement le premier facteur qui amène les jeunes à désirer un emploi. Il n’est pas totalement loufoque de croire qu’un jeune talentueux puisse préférer faire 10 000$ de moins si ça lui permet de jouer une partie de hockey sur table quand bon lui semble avec ses collègues de bureau. En effet, les membres de la génération Y aiment faire partie d’une équipe et ils préfèrent un environnement leur permettant de souder des liens plus solides avec leurs collègues.

Le hic, c’est que les cabinets qui sont rendus au sommet aujourd’hui n’ont pas évolué avec cette mentalité, ce qui fait qu’il faudra un sérieux problème pour amener le changement. Or, il se peut que cette situation problématique, qui impliquera nécessairement une menace d’intérêts pécuniers, ne survienne pas dans un futur si lointain.

Je m’explique: on peut présumer que s’il y a de moins en moins de jeunes qui demeurent dans les grands cabinets, alors la compétition pour devenir associé va éventuellement devenir moins forte, rendant plus ardue la tâche de trouver des avocats-vedettes. Si cette baisse de compétition finit donc par se matérialiser, on peut présumer que ça aura un impact négatif sur les recettes des cabinets à moyen et long terme, car ces derniers auront plus de difficulté à obtenir des associés de choix pour faire tomber la pluie et plaider devant la Cour suprême.

C’est une théorie, mais à en croire ce qu’on entend à gauche et à droite, plusieurs cabinets se posent de sérieuses questions…