Allez hop, tout le monde au bureau!

La vogue du télétravail en inquiète plus d’un dans le domaine de la location d’immeubles de bureaux (notamment, les propriétaires, les gestionnaires et les courtiers immobiliers). J’ai abordé la question du télétravail dans mon billet du 19 octobre 2012. Le sujet est plus que jamais sur la sellette car, comme on peut le lire dans cet article (« Physically Together »: Here’s the Internal Yahoo No-Work-From-Home Memo for
Remote Workers and Maybe More), dans un mémo interne de février dernier, la direction de Yahoo a ordonné aux employés qui travaillaient à la maison de rentrer au bercail à compter de juin 2013.  Fini le télétravail? C’est peu probable.

Plusieurs ont qualifié cette décision de rétrograde, tel que l’on peut le lire dans cet article (Back To the Stone Age? New Yahoo CEO Marissa Mayer Bans Working From Home), ou dans celui-ci (Richard Branson Says That Marissa Mayer Got It Wrong About Remote Employees), faisant référence à la critique de Richard Branson, ou dans cet article (House Rules: Is Yahoo Serious?), dans lequel un avocat résume sa position comme suit :

We are a large company with a legal team spread around the world. Our meetings are regularly held on Webex because the logistics would make them an impossibility otherwise. More specifically, I am an East Coast resident representing clients from Denver all the way to Guam. It makes no sense for me to arrive in the office at nine Eastern, the folks in Hawaii are still asleep. I understand that my situation may be unique. Yahoo! has a central campus and wants to collect their employees each day. (Or, to be a tinfoil hat-type about the change, they want to see how many people quit, in a cost saving measure). But this notion that telecommuting is not worth the savings when compared to the morale boost, and productivity of workers like me, seems to be, well, a bit off the mark.

Certains disent que le moratoire de Yahoo sur le télétravail ne pourra pas durer, comme dans cet article (4 Reasons Yahoo Telecommuting Ban Won’t Last).

Cependant, plusieurs appuient la décision de Yahoo car, tel que mentionné dans l’extrait précédent, il semble qu’il s’agisse d’un moyen déguisé de réduire la masse salariale (par l’induction de démissions), ce qui a l’heur de plaire à Wall Street.

Quoi qu’il en soit, si le télétravail a pour effet de réduire les coûts d’occupation des entreprises, est-ce à dire que Yahoo s’apprête à aménager de nouveaux espaces pour rapatrier ses ouailles ? Ce sera intéressant de connaître les retombées de la décision de Yahoo, dans quelques mois (non seulement en ce qui a trait à l’impact sur les coûts d’immobilier, mais aussi sur le prix des actions de l’entreprise, ou encore la rétention et le recrutement des meilleurs effectifs).

De plus, comme on peut le lire dans cet article (Flexible Workspaces: Employee Perk Or Business Tool To Recruit Top Talent?) la question du télétravail se trouve à l’intersection des rôles des ressources humaines et de l’immobilier d’entreprise, qui devront travailler de plus en plus étroitement pour élaborer des politiques qui soient cohérentes avec les valeurs de l’entreprise et son image de marque.

Bonus : Voici un lien vers un article (How Much Space Do We Need) rempli de statististiques frappantes, qui m’a été signalé via LinkedIn par M. Guy Masse, que je remercie.