On ne se bouscule pas pour offrir des emplois

J’aime bien regarder ce qui se passe de l’autre côté de la frontière américaine pour mieux comprendre les tendances mondiales qui vont affecter de près ou de loin le marché juridique au Canada et au Québec.

The American Lawyer publiait cette semaine un tableau sur la progression de l’emploi en général aux États-Unis comparativement à l’emploi dans le secteur juridique. Le voici: 

En gros, la création d’emplois aux États-Unis a repris sans arrêt depuis 2010, mais le secteur juridique est presqu’au même point qu’après la crise économique. En effet, la création de 100 000 emplois (entre 30 000 et 40 000 postes d’avocats) en plus de 5 ans dans un marché qui produit entre 35 000 à 40 000 avocats par année est nettement insuffisant.

Que devons-nous en tirer?

D’abord, on doit éviter de conclure quoi que ce soit sur l’industrie. On pourrait déduire que les cabinets contrôlent mieux leurs coûts en capital humain, ce qui laisse présager une meilleure gestion qui maximise leur profitabilité et assure leur survie à moyen terme. On pourrait aussi aller à l’opposé du spectre et croire que les revenus sont en panne, donc qu’on ne peut pas embaucher. L’un est relativement bon, l’autre est très mauvais. Ne nous aventurons pas en ces eaux troubles.

On peut cependant en comprendre que les cabinets ne veulent pas investir énormément dans le capital humain par les temps qui courent. En fait, voir que presque tous les secteurs de l’économie roulent à plein régime et que ça ne se répercute presque pas dans l’emploi juridique n’est pas un très bon présage pour le modèle d’affaires que nous connaissons. Il faudra éventuellement se rendre à l’évidence: la structure des bureaux est en train de changer…