Une acquisition qui va bon train

Plusieurs industries au Québec ont subi des perturbations économiques depuis le début des mesures sanitaires mises en place par le gouvernement. Il est toutefois intéressant de voir comment certaines entreprises touchées par la pandémie ont trouvé des façons de restructurer leurs activités commerciales plutôt que de se diriger vers la faillite. Par exemple, nous sommes témoins depuis quelques temps d’un affrontement entre le Canadian Pacific (« CP ») et la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (« CN ») pour fusionner avec l’entreprise américaine Kansas City Southern (« Kansas »). Puisque le Mexique est une plateforme commerciale importante, y obtenir un accès direct permettrait au gagnant de profiter de la reprise économique anticipée après la pandémie.

Pour résumer très brièvement, une offre de fusion entre le CP et Kansas a été acceptée en mars dernier. Quelques semaines plus tard, le CN a lui-même déposé une offre d’acquisition considérée comme étant supérieure. Kansas a donc mis fin à son entente avec le CP et ce dernier a été dédommagé par le CN pour la résiliation de l’entente. Or, le CN est toujours en attente de l’approbation des autorités règlementaires pour déterminer si son offre d’acquisition de Kansas ne serait pas, notamment, contraire aux lois prohibant la concurrence. De plus, le CN a demandé de mettre en place une fiducie de vote pendant que l’acquisition est scrutée à la loupe. Une fiducie de vote permettrait aux actionnaires de Kansas de recevoir un paiement complet de la contrepartie sans devoir attendre l’approbation finale des autorités règlementaires, car le processus d’approbation peut s’échelonner sur plusieurs années.

Une fiducie de vote présente plusieurs avantages et peut être utile pour empêcher une tentative de prise de contrôle hostile. Considérant qu’un échec serait coûteux pour le CN, espérons que ce fleuron canadien en sorte vainqueur!