Le consommateur entre l’arbre et l’écorce

Alors que plusieurs industries ont subi des perturbations économiques depuis le début de la pandémie, d’autres en sont ressorties en plein essor. Il en est ainsi, notamment, pour l’industrie forestière canadienne. Par exemple, la société, Timber West Fraser (la «société»), productrice de bois de l’Ouest canadien, cotée à la bourse, a déjà vu son chiffre d’affaires doubler cette année. En effet, les consommateurs ont pu remarquer que le prix du bois a monté en flèche au cours des derniers mois, causé par une forte demande et une pénurie des inventaires. La pénurie s’explique, notamment, par des ralentissements sur le plan de la distribution.

Ainsi, la société a annoncé cette semaine son intention de rachat de 1 milliard de dollars de ses actions au moyen d’une offre publique de rachat par adjudication à la hollandaise modifiée. C’est une technique aux termes de laquelle les porteurs indiquent à la société le nombre d’actions qu’ils souhaitent vendre ainsi que le prix minimum de rachat à l’intérieur d’une fourchette de prix établie par la société. La fourchette est fixée par la société en fonction du plus bas prix nécessaire pour le plus grand nombre de rachats d’actions possible.

De façon générale, en rachetant ses actions, une entreprise répartit ses bénéfices sur un moins grand nombre de titres. Cela augmente son bénéfice par action, un critère financier majeur pour évaluer la rentabilité d’une entreprise. Pourquoi vouloir racheter ses actions alors que son chiffre d’affaires a doublé ? Lorsqu’une entreprise a trop de liquidités, elle pourrait donner l’impression de ne pas investir suffisamment, ce qui peut désintéresser les actionnaires.

Or, le tout coïncide fortement avec les récentes spéculations selon lesquelles les cours des entreprises de sciage débordent, alors que les détaillants suggèrent une pénurie des inventaires. Cherchons-nous à influencer l’explosion du prix du bois partout en Amérique du Nord ?  On peut se souvenir, il y a quelques années, de la campagne de peur entourant la pénurie de viande qui avait généré d’importants revenus.