Un autre géant titube

60 avocats qui perdent leur emploi. 110 employés de soutien aussi. 30 associés qui voient leur salaire réduit, parfois de centaines de milliers de dollars.C’est ce qui attendait les employés du cabinet Weil, Gotshal & Manges lundi dernier. Ce cabinet est le même qui a géré la faillite de Lehman Brothers et qui compte General Electric et le géant Sanofi parmi ses clients. C’est donc un autre géant de l’industrie juridique qui titube.Mais titube-t-il vraiment? Weil se classait au premier rang mondial en matière de private equity en 2012, et deuxième en fusions et acquisitions aux États-Unis en 2012 et 2013. Les profits par associé se classent au 17ème rang aux États-Unis avec une moyenne de 2,2 millions par année.Qui plus est, le cabinet n’a aucune dette, ne garantit pas les salaires des associés à long terme comme le faisait Dewey & Leboeuf et leur fond de pension est bien garni avec des actifs totalisant 500 millions de dollars.Alors, quel est le problème?Il s’agit d’une restructuration que les associés choisissent de faire puisqu’ils sont maintenant convaincus que la contraction dans l’industrie juridique est ici pour rester. En gros, même si leur part de marché s’agrandit, l’industrie rétrécit, ce qui les force à agir ainsi afin de rester en bonne santé financière et s’ajuster à cette nouvelle réalité.Il s’agit fort probablement du début d’une tendance dans le marché juridique américain. L’industrie ne connaît plus la croissance (régulière comme une horloge) d’antan, donc on réaligne les coûts pour maximiser la profitabilité. C’est relativement normal pour une industrie de connaître ce type de correction de temps à autre, mais nous ne sommes vraiment pas habitués à ça dans le monde juridique, ce qui fait qu’une telle perte d’emploi fait les manchettes pendant quelques jours.Dan Dipietro, le président du groupe de gestion des cabinets d’avocats à Citi Private Bank, va même jusqu’à prédire que plusieurs cabinets pensaient probablement agir de la sorte depuis quelque temps, mais que maintenant qu’un premier grand cabinet l’a fait, on risque de voir plusieurs autres emboîter le pas.Si vous voulez plus de détails, je vous invite à lire cet article dans le New York Times de lundi.